Encouragement et lâcher prise

Il y a quatre jours, j'ai quitté Israël après trois mois. J'ai l'impression d'être entré dans un autre monde. Fini la vigilance constante, les attentes de nouveaux tirs de roquettes, les rappels physiques quotidiens de la guerre et des otages qui ne sont toujours pas rentrés chez eux. Et tout comme c'était un défi de revenir à la normale (Lechazlesh 😉, voir post 1/7/2025), c'est un défi très différent d'entrer dans cet autre monde. J'ai été chaleureusement accueillie par mon amie en Chypre et sa cousine, de passage depuis les États-Unis. Le premier matin, nous avons démarré lentement et j'ai pris du bon temps avec Abba, pleurant pendant un moment, laissant aller la douleur, la tension, la tristesse et Dieu sait quoi. À partir de l'après-midi, nous avons été les trois mousquetaires qui ont exploré l'île de Chypre et sa nature à couper le souffle, et nous avons rencontré certains membres de la famille spirituelle de mon amie sur l'île. Ce fut une expérience thérapeutique grâce à la beauté dont j'ai pu m'imprégner, à des moments de pure détente (flottant dans l'eau, faisant du snorkeling avec de jolis poissons, en sentant le vent sur ma peau) et à de très bonnes conversations sur Dieu et sur la vie dans ce monde. Je suis tellement reconnaissante pour ce temps ! Je ne suis pas sûre d'avoir digéré tout ce qui fallait de mon séjour en Israël, mais Abba saura trouver le meilleur moment pour le faire. Je me prépare maintenant à prendre l'avion pour la France demain pour la réunion de la Now Generation de TJCII, que j'attends avec impatience.

Mais d'abord, j'aimerais partager avec vous un peu de ma dernière semaine en Israël. Comme je l'ai mentionné dans les articles précédents, je voulais voyager un peu en Israël, voir quelques amis et encourager les gens. Et comme toujours, Dieu avait préparé un plan parfait pour moi. J'ai commencé le mardi 1er juillet en rejoignant une amie et son équipe pour préparer un barbecue pour les soldats de Tsahal. Ces jeunes hommes d'une unité de combat sur la ligne de front venaient d'arriver de Gaza et allaient rentrer chez eux pour quelques jours le lendemain, avant de repartir à Gaza. Ce mardi soir, le barbecue leur permettait de lâcher prise de la réalité de la guerre à Gaza avant de retrouver leurs familles. Alors que les garçons descendaient du bus qui les avait amenés de Gaza, nous étions pleinement engagés dans les préparatifs : assaisonnement de la viande, préparation du charbon, découpage des pastèques, etc. Plusieurs garçons ont immédiatement proposé leur aide, mais nous étions venus pour les servir ! Une fois assis à table, ils se sont mis à chanter et ont fait de cette soirée un véritable fête. C'était un tel privilège pour moi d'être là, de servir ces jeunes hommes qui risquent leur vie pour protéger Israël et le monde libre, et d'être la présence aimante de Dieu parmi eux. Ce fut un début très spécial pour ces derniers jours en Israël.

Ce soir-là, mon amie m'a déposée chez des amis. Il est un survivant de l'Holocauste originaire d'Eindhoven, ma ville aux Pays-Bas, et elle est d'origine polonaise. Ce couple est toujours si chaleureux et accueillant ! C'est un plaisir d'être avec eux et de passer simplement du temps en leur compagnie. Mercredi matin, je les ai accompagnés à une lecture dans un centre pour personnes âgées (ou personnes de l'âge d'or, comme on les appelle en Israël 😉). J'ai déjà visité ce centre avant car mon ami y fait beaucoup de bénévolat. À la fin de la lecture, alors que je sortais de la salle, une dame âgée m'a demandé pourquoi je lui souriais. Je lui ai répondu que je voulais simplement lui offrir mon sourire. En réponse, elle m'a également offert le sien. Nous sommes ensuite allés dans un centre commercial voisin pour prendre une tasse de café (de thé dans mon cas) et rencontrer certains de leurs amis. J'aime être avec ces Israéliens non-croyants, même si nos vies semblent si différentes. Je les aime, tout simplement !

Ce mercredi après-midi, je me suis rendue chez mon amie allemande qui vit en Galilée avec sa famille. Nous nous sommes rencontrées il y a deux ans à la Fontaine des Larmes et sommes restées en contact depuis. Elle s'occupe des survivants de l'Holocauste. En plus de leur rendre visite, elle organise des colis alimentaires pour environ 250 survivants. Jeudi, c'était le jour de l'emballage mensuel. Une fois de plus, le timing d'Abba était parfait de sorte que j'ai pu me joindre à eux pour les aider à emballer. En plus d'être une vraie joie de servir de cette manière, j'ai également eu plusieurs connexions divines avec les autres personnes qui ont aidé ce matin-là. Pour me rafraîchir après le travail, j'ai pu nager dans le Kinneret, la mer de Galilée, ce que j'ai vraiment apprécié !

Vendredi matin, j'ai pu accompagner certains de mes amis arabes chrétiens qui se rendaient dans le nord pour le week-end. Ils viennent d'un village chrétien situé près de la frontière avec le Liban et ont vécu des choses atroces pendant les attaques constantes du Hezbollah depuis le sud du Liban. Ce fut une expérience particulière pour moi de voir des statues du Sacré Cœur de Yeshoua et de Marie et du prophète Élie sur les places de ce village. Je n'avais encore jamais vu cela en Israël. La quantité de verdure dans la nature et la différence de culture avec les Israéliens juifs ont également fait de ce voyage une découverte. Le vendredi soir, j'ai été invitée avec ma famille d'accueil à une fête de pré-mariage. J'ai mangé de la nourriture locale absolument savoureuse, j'ai dansé à la manière arabe pendant un moment (non, pas la danse du ventre, mais avec une utilisation très élégante des mains) et je n'ai pas vraiment pu tenir une conversation parce que la musique était trop forte 😉. Le lendemain, nous avons visité les magnifiques grottes de Rosh Hanikra et pris le thé avec une autre sœur arabe de notre paroisse catholique hébréophone de Beersheva. Ce fut un moment chaleureux avec ces amis de longue date et je suis si reconnaissante d'avoir enfin pu visiter leur village.

De dimanche à mardi, j'ai passé mes derniers jours à Arad à tout boucler, à faire mes valises et à dire au revoir à mes anciens et nouveaux amis. J'éprouve une profonde gratitude pour cette saison en Israël, pour la grâce d'être avec Israël, avec les Israéliens dans leur période de difficulté et de souffrance. J'ai noué des liens très forts avec certains voisins et je sais que ces contacts ne seront pas perdus. J'ai accueilli tant de personnes à la Fontaine et j'y ai fait des rencontres profondes. Mes temps de prière et de partage avec d'autres croyants, qu'ils soient messianiques à Arad ou ailleurs, et avec la communauté des catholiques de langue hébraïque ont été très spéciaux et je me sens encore plus en communion avec eux. Et comme je le dis toujours quand je quitte Israël : je ne sais pas quand je reviendrai en Israël, mais je reviens toujours !